jeudi 28 février 2008

Dossier juridique au point mort!!!


Dossier juridique au point mort


Le décès de l'agresseur de Fabienne Manandise met de facto un terme au dossier en cours depuis 18 mois. L'élue cdH réagit, un rien amère.
La conseillère communale cdH ne peut que constater : «Je suis la seule plaignante et pourtant, je ne suis pas reconnue comme victime».

Un an et demi après son agression dans le cadre des élections communales de 2006, Fabienne Manandise vient d'apprendre qu'elle n'obtiendra jamais réparation. L'auteur des faits vient de mourir. Son décès éteint d'office l'action pénale. Et civile.

Flash-back : dans la fièvre de la campagne qui déchaîne les partis et les candidats à Charleroi, une altercation oppose une équipe de colleurs de Philippe Van Cauwenberghe à la troisième candidate effective de la liste cdH. Fabienne Manandise vient de surcoller le fils de l'ancien ministre-président de la Région wallonne. Même s'il occupe entièrement un espace avec huit de ses affiches, c'est contraire aux usages. On ne partage pas en campagne, surtout à quatre jours du scrutin.

Fait divers peu banal
Les colleurs invitent l'impudente à s'excuser et à reprendre son placard. Elle refuse : «Après tout, les espaces d'expression appartiennent à tout le monde», dit-elle; et c'est la bousculade. Un coup part, elle est projetée au sol. Un des trois hommes la blesse, les deux autres s'interposent.

Ecchymoses au visage, elle va déposer plainte dans la soirée au commissariat de police, tandis qu'un débat en direct sur l'enjeu des élections est rediffusé depuis l'Eden par la RTBF. Les médias se font l'écho de l'incident.

Un banal fait divers? Pas tant que ça. Il va prendre des dimensions politiques considérables quand, quelques mois plus tard, le juge d'instruction de La Serna inculpe Philippe Van Cauwenberghe sur base de la déposition d'un témoin qui dit avoir été victime de menaces. C'est un dossier connexe, celui du patron de la taverne Princesse Mathilde Germain Mariscotti, candidat sur la liste MR. «Mon dossier de coups et blessures n'a par contre jamais évolué», se plaint Fabienne Manandise.

Utilisée à des fins politiques
«Avec la mort de mon agresseur, mon dossier juridique va être enterré», déplore l'élue. Ce n'est pas la perte de ses frais de justice qui lui fait le plus mal, ni le temps passé à tenter de faire valoir son préjudice.

«Tout simplement, je ne me sens pas respectée dans mes droits. La justice a disposé de 18 mois pour faire avancer ce dossier. Rien n'a bougé ou presque. J'ai l'impression que l'on s'est servi de mon affaire pour l'utiliser à des fins politiques».

La candidate cdH a accompli toutes les démarches qui lui étaient assignées : expertise de son médecin et contrôle du légiste, avant de subir un examen psychiatrique à la demande du juge. «Après, ce fut le silence total. Et c'est par la bouche de Philippe Van Cau que j'ai appris que mon agresseur était mort». Il le lui a soufflé au conseil communal. La mandataire est outrée.

Didier ALBIN Vers l'Avenir du jour

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