samedi 18 août 2007

Des nouvelles du Terril

Légende de la photo: Denis Uvier, éducateur de rue, "asbl solidarités nouvelles".

“ Je suis fatigué des menaces et des insultes. Je ne peux plus supporter cela plus longtemps. Je vais avoir cinquante ans demain (N.D.L.R.: lisez aujourd’hui) et j’arrive à un moment de ma vie où je me remets en question”.

C’est Denis Uvier qui nous tenait ce langage pas plus tard qu’hier en milieu de journée. Denis Uvier, éducateur de rue, a fait de sa vie un combat pour défendre et protéger les Sans Domicile Fixe. “ Depuis que j’ai 14 ou 15 ans, je passe mon temps à courir dans l’urgence pour venir tendre la main et donner un coup de pouce à des gens qui se retrouvent à la rue.

Alors, quand certains prétendent aujourd’hui que je ne fais mon boulot que pour la gloriole, par nombrilisme ou bien pour mon salaire plantureux, j’en ai un peu ras-le-bol. Mon salaire, plantureux, il s’élève à environ1.100 euros par mois, hein.

Et je ne suis pas du genre à compter mes heures ”. Il est passablement écœuré, Denis. Lui sans qui ces SDF n’auraient jamais pu trouver cet hébergement, de fortune certes, mais durable et où ils peuvent trouver une certaine sérénité.

Cet été, il est parti donner, bénévolement, un coup de main aux “ Vainqueurs de Justine ”: “ Pendant dix jours, j’ai accompagné un groupe d’enfants malades, en Suisse.

J’en ai profité pour laisser les SDFsur leterril, histoire de voir s’ils étaient capables de s’autogérer. À mon retour, j’ai dû prendre quelques jours de repos pour raison de santé. Je souffre de la colonne vertébrale depuis bien des années.
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Ils ont mal pris les choses et ont voulu m’évincer. Certains allant même jusqu’à prétendre que j’étais une sorte de dictateur du terril. Parce que j’ai fait une sélection pour éviter des drames. Parce que, quand certains pètent les plombs, je les remets à leur place. Alors, j’ai pris du recul. Et la situation s’est passablement dégradée sur le terril. Pour certains d’entre eux, l’alcool est redevenu un énorme problème.

Donc, ils m’ont rappelé. Aujourd’hui, je leur ai adressé un ultimatum: il est temps de réfléchir à un autre comportement. En ce qui me concerne, je n’accepterai plus ni insulte, ni menace. Je me laisse le temps de réfléchir, de voir s’ils sont capables d’engager un processus d’autogestion”.

MARC FOCART La Nouvelle Gazette

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il n’y a pas de solution définitive dans l’immédiat, le problème est complexe j’en suis tout à fait conscient.

L’endroit provisoire pour un reposoir de nuit pour l’hiver, serait le Hall des expositions, un aménagement serait possible. Possible également, les anciens locaux de l’hôpital Vésale, le matériel, selon certaines personnes, serait toujours présent (matelas, lit, sanitaires, radiateurs, chaudière, les cuisines également, à vérifier).

C’est la réflexion que je souhaite te transmettre, pour une piste. éventuelle.

Un Carolo