jeudi 19 juin 2008

Visite mayorale chez Sylvianne



CHARLEROI Article Vers l'Avenir du 19 juin

Deux fois par mois, le Bourgmestre descend sur le terrain. Le temps de partager un petit déjeuner chez l’habitant et d’aborder diverses problématiques sociétales. Hier, il a rencontré Sylvianne à Dampremy.

Hier matin, 8h30. C’est l’heure du petit déjeuner. Sylvianne, son conjoint et ses deux enfants de 15 et 5 ans s’apprêtent à partager leur table avec un invité quelque peu particulier. Le bourgmestre Jean-Jacques Viseur est venu en personne.

C’est ce que la conseillère communale CDH Fabienne Manandise appelle la « politique participative ». C’est elle qui est à l’origine de l’initiative. Deux fois par mois, elle invite le mayeur à « descendre » sur le terrain pour rencontrer les citoyens qui le souhaitent. Pour cela, il suffit de la contacter.

Après Jumet et Gilly, c’est dans un quartier « chaud » de Dampremy que les discussions se sont tenues. Pour la conseillère, ce type d’actions est primordial. « Il est important que le bourgmestre sorte des chiffres et des bilans pour qu’il puisse se rendre compte de la réalité du terrain ».

Et généralement ces rencontres lèvent le voile sur des situations dramatiques. Comme le calvaire que subissent actuellement Sylvianne et sa famille. Logés dans des conditions très précaires, ils exploitent une petite maison composée de deux pièces au rez-de-chaussée et à l’étage. Humidité, fissures dans les murs, vétusté du bâtiment, jardin transformé en véritable dépotoir sont autant de désagréments que présente l’habitation.

Le tout, pour un loyer excessif de 450 euros par mois. « C’est abusé ! », lance le bourgmestre après un rapide tour des lieux. Mais le pire est à venir. Quand Sylvianne commence à raconter les agissement de ses propriétaires. Là, le silence s’impose. Les visages se décomposent. Elle explique, la voix pleine de terreur comment ces derniers font pression sur elle et ses enfants. « Ils nous menacent d’expulsion. Et de mort, si on porte plainte ! Ils entrent sans cesse par effraction.

Ils sont même venus coller une affiche « A louer » sur ma fenêtre ». Pendant son discours, Jean-Jacques Viseur écoute avec attention. Il s’empare du bail, le parcoure et rappelle à la locataire ses droits. « Rassurez-vous, c’est un bail 3–6 –9. Il ne peut en aucun cas vous mettre à la porte. Alors vous allez enlever cette affiche et faire intervenir votre avocat », poursuit le bourgmestre, d’un air rassurant. A ses côtés, une employée de Solidarités Nouvelles tente également de chasser les peurs de Sylvianne. Elle s’occupe de son dossier depuis le début. Une aide que salue le bourgmestre qui compte d’ailleurs débloquer un budget pour cette ASBL. Objectif : permettre à l’association de se substituer aux locataires afin de poursuivre en justice les propriétaires véreux ou d’assigner la Ville pour suspendre son arrêté de fermeture.

A la fin de la rencontre, Sylvianne a retrouvé quelque peu son sourire. « C’est important de voir les politiques ailleurs qu’à la télé. C’était une belle expérience. Je me suis sentie vraiment écoutée », confie Sylvianne. L.Fi.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Utile ce récit, comparer le tiens et celui du journaliste apporte un autre regard tout aussi constructif.

Super ces déjeuners, j'ai hâte de recevoir le Bourgmestre en septembre dans mon humble demeure.

Anonyme a dit…

Quelle honte en effet Fabienne, c'est important que le Bourgmestre entende le quotidien de ces gens, des carolos, des propriétaires comme cela il y en a beaucoup!

Courage Sylvianne
Daniel