Après avoir assisté à une conférence sur le logement, organisée par le MOC. Comme presque tous les soirs je pars en maraude, c'est à dire passer une heure ou deux en rue, écouter, observer, partager...Ce soir je vais dans le quartier de la prostitution, pas très à l'aise je l'avoue, pas facile pour toutes ces femmes, certaines sont surprises de ma visite ou simplement de mon bonsoir. Pour beaucoup c'est un sujet tabou.
J'y vois un peu de tout, des femmes sdf se prostituer notamment. Des personnes en errance, j'ai rencontré aussi ces deux sdf qui dorment sous une tente sous les ponts de Charleroi...
Charleroi respire la pauvreté c'est terrible, c'est certain la journée, si on se promène au Boulevard Tirou on ne peut s'imaginer une telle précarité!
Dur dur d'être conseillère communale... Je conçois mon mandat à la commune comme cela, en quelque sorte faire de la politique citoyenne, être sur le terrain est essentiel pour relater les vraies réalités de notre ville, des habitants les plus fragilisés.
Mais être conseillère communale active c'est aller au charbon, c'est pas toujours évident , les échevins ne sont pas trop intéressés par cet état des lieux! Ce n'est pas grave, je remettrai le couvert encore et encore, parfois je dois vous le dire, je me sens tellement en décalage avec eux, comme si un mur se dressait entre nous, et quelque soit le chemin que je prends, ce mur est devant moi. Je suis cataloguée comme "électron libre", " autodidacte", "'emmerdeuse"( rires).
Heureusement il y à des bons côtés également en tant que conseillère communale parfois sur un coup de fil je peux régler des petits problèmes pratiques pour les Carolos.
Je vais aussi visiter un véritable taudis, la problématique du logement à Charleroi est énorme, entre les marchands de sommeil, les boîtes aux lettres fictives et les logements insalubres, il y a du boulot!
L'échevin en charge du logement fait la chasse aux propriétaires qui louent sans permis de location c'est une bonne chose.
Seulement voilà, pour le locataire c'est la catastrophe, l'immeuble sera fermé si le permis n'a pas été accordé, le locataire a peu de temps pour trouver un nouveau logement, il sera envoyé à l'AIS, Agence Immobilière Sociale, qui ne dispose pas assez de logements, et donc les locataires retomberont dé facto dans d'autres logements ( chers et souvent en mauvais état)
La ville devrait dans ces cas précis " expulsion pour insalubrité ou expulsion pour non conformité au permis de location": avoir une obligation de reloger les locataires!
Finalement, les locataires eux sont pénalisés deux fois, alors qu'ils ne savent pas quand ils louent que leurs propriétaires ne possèdent nullement le permis de location en bonne et due forme!
Demain, je vais visiter un logement situé dans les caves d'un immeuble....Je vous raconterai...
Des actes plus que des mots, c'est ce que je suis et revendique.
jeudi 25 octobre 2007
Maraude dans le bas de la ville... Balade dans le quartier chaud
Publié par Fabienne Manandise à 10:36
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Chère Fabienne,
Le problème de la prostitution est également grave.
L'ensemble des bâtiments qui servait à la prostitution à la gare du Midi a été détruit. Les filles ont quittés le quartier et quelques unes se trouvent à Charleroi (rue de Marcinelle).
Pour le quartier de la rue Van Gaver, rue des Commerçants, derrière le théâtre flamand, des filles effectuent la navette entre Bruxelles et Charleroi, elles font des affaires à Charleroi disent-elles.
Si tu souhaites des précisions, je peux te les fournir.
Effectivment tu es une emmerdeuse.. (rire) et il faudrait plus d'emmerdeuse pour sortir les élus des bureaux.
Un carolo
Continue surtout à être leur emmerdeuse! Comme dit le carolo, il en faudrait plus d'emmerdeuse pour sortir les élus des bureaux.
C'est comme cela que je t'apprécie.
Isabelle de Fleurus
Bonjour Fabienne,
Je viens de lire ton article sur la précarité à Charleroi.
A la suite d' une expulsion en octobre 2005 d' un logement de Châtelet, j' avais trouvé un appartement au n° 2 de la Chaussée de Châtelet à Gilly ( 4 bras ) où j' y ai habité jusqu' au 31 mars 2009. Le propritétaire est le patron d' un café de Marchienne-au-Pont. Dans ce logement, je devais cuisiner sur un réchaud au gaz de camping avec des boutons. Comme moi, vous savez bien qu' à force d' utiliser ce type de réchaud, les boutons en matière plastique se cassent à la longue.
En janvier 2008, ce propriétaire avait rénover la tuyauterie du chauffage. Dans les communs, les chauffagistes avaient fait des trous dans les murs pour passer les tuyaux sans les reboucher. Un jour, je m' étais levé la nuit pour un besoin naturel, il y avait deux gros rats dans la salle de douche. En triant mon linge pour aller au lavoir, j' avais une paire de draps rongés par les rats.
Ces rats venaient probablement de la cave sous le magasin ( actuellement, de gsm ) qui fait le coin aux 4 bras.
Par le fait que les compteurs d' eau des 2 appartements de l' immeuble se trouvent dans la cave, je savais qu' elle était remplie de sacs d' immondices et de 2 à 5 cm d' eau sur le sol. Le propriétaire s' en moquait bien.
Même le gérant de la pizzéria voisine avait vu des rats fouiller ses poubelles à l' arrière de sa pizzéria.
Voici une suggestion contre les marchands de sommeil : pourquoi la Ville de Charleroi n' instaure-t-elle pas un contrat-type unique de location avec le n° de permis du propriétaire avec obligation pour les propriétaires d' employer ce contrat ?
Comme dit le carolo, continuer à fouiner comme une emmerdeuse mais sachez que moi aussi je suis de tout coeur de votre côté.
Respectueuses et sincères salutations.
Chmg, Charleroi.
Enregistrer un commentaire